En ce lieu vaste et plat se dresse une unique montagne, crachant du feu. Endormi depuis des générations, ce volcan semble apaisé. Néanmoins, de temps à autres, il crache encore son excédent ardent, soit sous forme de feu, de cendres ou bien de lave. Au fil des années, tous ont l’air d’avoir oublié l’existence de cette colère endormie qui pourrait, à tout instant, se réveiller à nouveau. Restez sur vos gardes, personne n’est à l’abri de se bruler sur les pierres ardentes de ce lieu, formé par la lave en fusion figée.

A perte de vue s’étend une terre craquelée par endroit, séchée comme si jamais depuis des siècles, l’eau n’avait pénétré cet endroit. Ainsi, ce désert reste attractif pour son calme, ses quelques reptiles courageux qui sortent en plein jour, son peu de végétation sèche et sa chaleur sans égal. Les fissures du sol gardent un peu de fraicheur et certaines, plus importantes que les autres, offrent un abri aux petits animaux ou aux êtres plus gros.

Deux falaises massives se font face, de couleur orange. Personne ne sait comment cela s’est fait, mais une histoire raconte que suite à une guerre divine, la falaise, qui était autrefois un seul et même être, s’est séparée en deux et laissa couler, entre ses deux flancs, une eau claire. Mais depuis, la rivière s’est asséchée, laissant un endroit dangereux où, parfois, des pierres tombent dans ce ravin. Ce paysage n’en reste pas moins magnifique, si l’on ignore le danger qu’il représente ; déjà beaucoup d’aventuriers sont morts en vain en ce lieu.

Lieu des plus paisible et peu fréquenté, l’autel de Felagund est le meilleur endroit pour avoir la paix, ou pour communiquer avec le dieu du Feu. Il est bâti sur un terrain vaste, près du désert de Coamenel, dans une zone où la chaleur ne semble pas trop se faire sentir et où, lorsque la nuit tombe, le ciel souligne les traits majestueux du lieu, à la lueur dansante du feu… Car oui, en ce lieu se trouve l’Autel, dont la forme ressemble à un arc de cercle et, en son centre se dresse un immense feu, à jamais allumé, signalant que le dieu Felagund est toujours présent et suit, chaque jour, son fidèle peuple. Si un jour, ce feu venait à s’éteindre, l’apocalypse sonnerait pour les fidèles, qui perdraient alors tout.

La frontière du peuple des Lagunds est marquée physiquement par une tranchée naturelle, due au climat aride des lieux. Les Dieux, eux aussi, en ont décidé ainsi. De ce fait, on distingue très bien les terres des Lagunds des autres. Mais bien plus qu’une frontière physique, il s’agit là d’une frontière magique et morale : dès lors qu’un autre dieu empiète sur ces terres, l’environnement est modifié au profit du nouveau possesseur, déplaçant cette démarcation physique. De plus, un loup franchissant cette limite sait pertinemment et instinctivement sur la terre de quel dieu il marche.