Deux couleurs dominent : le vert et le marron. La forêt de Telemmaitë est une des plus vastes et des plus denses connues ; elle enrobe pratiquement toutes les terres de Linwës. C’est un refuge à animaux sauvages, petits comme gros, tel que des écureuils, des lièvres, des biches et bien d’autres. Sous le feuillage dense des arbres, on ne distingue pas le ciel et la lumière semble avoir du mal, à certains endroits à se faire une place. Mais à d’autres endroits, on croirait à une vision du paradis : le soleil baigne l’endroit d’une lumière blanche et pure, tandis que les arbres semblent s’écarter pour laisser l’astre illuminer la végétation.

Terre vaste et vallonnée, la plaine de Melwasùl est un lieu où la végétation et ses occupants semblent se livrer à une danse infinie ; quelques petits animaux apprécient les lieux en gambadant joyeusement, tandis que des insectes se reposent, de temps à autres sur les magnifiques fleurs, colorant de mille et une couleur ce lieu. C’est l’endroit parfait pour se détendre, apprécier son lien puissant avec le Dieu de la Terre.

Non loin de la plaine se dresse la montagne d’Anwamanë, couverte de verdure. Peu de fleurs s’aventurent sur ces pentes raides, trop peureuses d’être déracinées. Cependant, certains êtres, munis de muscles, s’y perdent, pour admirer la vue imprenable sur les terres de Linwës et les alentours. De là, on distingue bien les autres terres, qui semblent contraster avec la verdure des lieux entourant la montagne. Mais cette dernière n’en reste pas moins dangereuse car, un faux pas et, très certainement, le maladroit se retrouve tout en bas, nez dans le sol, égratigné par ses tonneaux dû à sa chute.

Au milieu de la forêt de Telemmaitë se dresse l’autel du Dieu Lùinwë. Il est symbolisé par un immense arbre, qui a plusieurs centaines d’années, ou peut-être plus, au feuillage d’un vert des plus profonds. Il semble cacher le soleil et se dresser fièrement, droit, dans son lieu calme, plongeant ses racines dans cette terre. Même la végétation des alentours semble se faire la plus petite possible face à cet être puissant. Mais si le jour où ce feuillage vert venait à tomber arrivait, le peuple de Linwë ne saurait plus quoi faire, perdu par l’absence de leur Dieu tant aimé.

La frontière du peuple des Linwë est marquée physiquement par un chemin de racines noueuses, de couleur marron, exposées à la lumière du jour. Ces dernières ne sont pas dangereuses, hormis si un maladroit trébuche dessus et tombe. Ces racines sont résistantes et il est difficile de les extraire de leur terre. De part ce chemin végétal, on remarque très bien les terres des Linwës des autres. Mais bien plus qu’une frontière physique, il s’agit là d’une frontière magique et morale : dès lors qu’un autre dieu empiète sur ces terres, l’environnement est modifié au profit du nouveau possesseur, déplaçant cette démarcation physique. De plus, un être franchissant cette limite sait pertinemment et instinctivement sur la terre de quel dieu il marche.